La fracture numérique désigne les inégalités d'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) entre différentes populations. Elle crée un écart entre ceux qui bénéficient des avancées technologiques et ceux qui en sont privés. Les causes de la fracture numérique peuvent être résumées comme suit :
- Le coût élevé des équipements informatiques (ordinateurs, smartphones, etc.)
- L’accès limité à Internet haut débit, souvent trop cher pour les ménages les plus modestes.
- Des infrastructures déficientes
- La faible couverture réseau dans les zones rurales.
- Le faible niveau d’éducation numérique.
- La barrière linguistique : les contenus numériques sont souvent en anglais ou dans des langues étrangères.
En Algérie, l’accès à Internet s’est
progressivement amélioré, notamment avec l'extension de la 4G et les efforts en
matière de fibre optique. Mais un autre type de fracture numérique se manifeste
: l'impossibilité d’accéder à certaines plateformes numériques internationales
et services payants en raison de moyens de paiement restreints. Les cartes de
paiement internationales (Visa, Mastercard, etc.) sont rares ou difficiles à
obtenir pour la majorité des Algériens. Les banques locales offrent peu de
solutions de paiement numérique adaptées à des services étrangers. Des services
populaires comme ChatGPT, Midjourney, Stability, Claude, Gemini, Copilote,
Perplexity etc..ou certaines API d’intelligence artificielle nécessitent des
abonnements payants en devises étrangères (de 20 à 200 $US/mois). Même pour des applications
essentielles (comme Microsoft 365 ou Google Workspace), l'abonnement est
difficile à payer sans carte internationale. Ce défi spécifique entrave
l’inclusion numérique et freine l’innovation, surtout à une époque où les
technologies émergentes prennent une place prépondérante. Les développeurs,
étudiants et entrepreneurs n'ont pas accès aux outils nécessaires pour innover,
comme les plateformes d'intelligence artificielle et les logiciels spécialisés.
Les chercheurs et enseignants peuvent être limités dans leur capacité à utiliser des ressources numériques payantes, créant un écart technologique avec d'autres pays. De nombreux jeunes talents, qui pourraient lancer des start-ups ou des projets IA, se trouvent handicapés par l’incapacité d’accéder aux outils avancés. Les entreprises peuvent également être limitées dans leur transition numérique, ce qui réduit leur compétitivité internationale.
En conclusion, la fracture numérique ne résulte pas tant d’un problème d’accès à Internet que d’obstacles financiers et réglementaires à l’utilisation des plateformes et services internationaux. Cette limitation freine le développement technologique, l’éducation et l'entrepreneuriat numérique. Pour combler ce fossé, des solutions réglementaires et financières sont indispensables. Un effort conjoint entre l'État, le secteur privé et des acteurs internationaux pourrait permettre de favoriser l'inclusion numérique et préparer le pays à une transition vers une économie de plus en plus axée sur le digital et l’intelligence artificielle.
KOURDE Yacine.
Le 14 octobre 2024.
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