
Le résumé et les commentaires concernant Le pharmacien de mon village de Yacine Lahlou seront différents des autres articles que j’ai publiés dans différentes plateformes.
Ce livre m’a profondément touché, car tout ce qu’il raconte fait partie de notre réalité. Les personnages ne sont pas de simples figures mais des hommes et des femmes que nous connaissons réellement. Leurs histoires résonnent en nous. Les lieux décrits sont ceux que nous fréquentons et chaque événement évoqué fait partie de notre vécu. En plus de la qualité de l’écriture, ce livre est remarquable parce qu’il parle de notre propre histoire, avec justesse et émotion.,
Yacine Lahlou réussit le pari d’élaborer un ouvrage qui concilie à la fois le récit historique, l’analyse sociologique et la chronique locale ; sans jamais se départir de la rigueur scientifique, ni de la bienveillance. Le livre met en lumière le parcours et les engagements de Abdelmajid Lahlou, le premier pharmacien de la ville de Sedrata dans la Wilaya de Souk Ahras où il s’est installé en 1948. Il est né en 1918 à Taher, dans la wilaya de Jijel, et est décédé le 17 mai 1983 à Constantine, à l’âge de 65 ans. Le roman relate son rôle crucial dans la communauté, son engagement envers les moudjahidines, et son impact sur la santé et le bien-être des habitants. Le livre dépeint la vie quotidienne dans un village algérien et offre un témoignage historique précieux de cette époque agitée. Il souligne le courage, le dévouement et l’humanité d’Abdelmadjid Lahlou, un homme qui a marqué l’histoire locale et nationale.
Il n’était pas seulement un pharmacien, mais aussi un thérapeute et un conseiller médical, souvent sollicité par les habitants et même par des médecins spécialistes de la région. Son rôle s’est étendu bien au-delà des soins médicaux. Il a soutenu activement la cause des moudjahidine pendant la guerre d’Algérie, faisant courir à sa pharmacie et à lui-même de gros risques de représailles des autorités coloniales. Il a été une source de connaissances précieuses pour les étudiants locaux. Il a hébergé et nourri une pléiade de gens dans le besoin ; sans jamais rechercher ni les honneurs, ni la reconnaissance.
Au-delà de cet homme exceptionnel, le livre constitue une rétrospective très détaillée sur presque un demi-siècle. Rien n’est négligé, ni les événements, ni les lieux. L’auteur jette un regard lucide sur la situation médicale et pharmaceutiques durant toute cette période. Ce regard éclairé embrasse aussi la situation sociale et culturelle. Mais le plus saisissant dans le livre demeure cependant cette magnifique galerie de portraits que Yacine Lahlou cisèle avec talent, parfois avec humour, et toujours avec empathie. Des dizaines de personnes y sont représentées, des plus modestes, aux plus prestigieuses.
Pour conclure je reviens à Monsieur Lahlou père. Je ne suis pas tenu par la réserve et peut être la pudeur de Monsieur Lahlou fils qui a évité parfois un style laudatif et je témoigne devant Dieu de la grandeur et de la noblesse de SI Abdelmajid, le pharmacien de mon village.
KOURDE Yacine le 26 fevrier 2025
L’article est également publié sur babelio et sur kyacine.com
Le pharmacien de mon village sur Youtube