Hamid et le loup
En temps normal, il faut il faut une heure pour rejoindre cette petit ville. La route sinueuse traverse la montagne haute et brumeuse. La région est peu habitée. Quelques rares maisons éparses, tout en bas, se dérobent aux regards. Hamid conduit calmement sa voiture, en surveillant le ravin profond à gauche de la route. Il bavarde avec son frère. Les essuie-glaces chassent les premiers flocons de neige. Soudain, en face, à quelques mètres, un loup. Surpris puis apeuré, l’animal regarde la voiture en face de lui, les contrebas ravineux à sa droite, et à sa gauche, les flancs rocheux se dressant à la verticale. Son choix est vite fait. Il fait demi-tour et détale de toutes ses forces. Ses pattes glissent et patinent sur l’asphalte déjà enneigée Les deux frères éclatent de rire. Hamid accélère. Le loup coure à perdre haleine, mais il entend le bruit de la voiture se rapprocher. Alors son instinct ou sa raison lui dictent la seule solution qui reste. Il plonge à gauche et dévale la pente abrupte au risque de se casser les os. Dans la voiture, la joie est à son comble. Le trajet se poursuit dans la bonne humeur. La neige continue à tomber. Lorsque les deux frères arrivent à la maison, il fait encore jour. La femme de hamid n’est pas rentrée. Deux fois par semaine, avec d’autres malades, elle doit se rendre en ambulance dans la ville voisine pour des soins médicaux qui durent depuis plusieurs années. Au fur et à mesure que la neige tombe, que le jour décline, l’inquiétude de Hamid monte. Il passe en revue toutes les hypothèses : une panne de l’ambulance, la route coupée par la neige… Alors il remonte dans la voiture et décide de refaire le trajet inverse, seul. A mi-chemin, le véhicule ne peux plus avancer dans la neige amoncelée sur la route. Une nuit blafarde enveloppe rapidement la montagne. Hamid comprend que l’ambulance aussi est bloquée et que les passagers ont étés recueillis par quelque famille paysanne. Il sort de la voiture et avance de quelques pas. Le froid lui mord les oreilles. Il lui semble apercevoir deux ou trois maisons, tout en bas. Alors il entreprend de descendre la pente enneigée. C’est difficile de progresser parmi les rochers glissants et dangereux.
Soudain, une pensée lui glace les genoux : le loup.
Kourde Yacine.
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