C’est un objet banal, un objet de tous les jours, un objet que l’on regarde souvent, mais souvent sans le voir. Le miroir traverse les âges sous les formes les plus diverses : marais sombre, terrifiant notre ancêtre hirsute ; obsidienne polie dans la pierre ; plateau de cuivre ou de bronze pour l’orgueil des souverains antiques. Le miroir nous attire, nous fascine et nous effraie. Il est le témoin muet de nos grâces, de nos disgrâces et de nos grimaces. Please ! mentez, les miroirs ! ‘’Cachez cette ride que je ne saurai voir’’. Mais ils ne font qu’à leurs têtes, coupables du pire, ou capables du meilleurs. Nous les voulons magiques, nous les voulons fantastiques, révélant sur toute chose et l’apparence et la substance. ‘’ Miroir mon beau miroir ‘’. Mais qu’importent les caresses. Il n’y a rien de l’autre côté du miroir, Alice. Et sa mémoire se limite à l’instant présent. Coup d’œil furtif de la passante à la vitrine. Madame, votre sourire est un bonheur, dans la glace de l’ascenseur.
Sans état d’âme et sans ‘’réfléchir’’, imperturbable et implacable, le miroir observe nos envies d’être et de paraitre. Il nous regarde rire, pleurer, se détester ou s’adorer. Il nous dédouble et nous multiplie. Psyché argentée, ou petit poudrier, miroir vénitien ou débris de verre, l’image est la même. Celle de notre conscience de soi. Chante, chante Narcisse :
’’Pour tout bagage on a sa gueule
Devant la glace quand on est seul
Qu’on ait été chouette ou tordu……’’
Et le reflet sera lumière.
Kourde Yacine. 19 septembre 2012.
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