Le sourire
Il pleuvait ce jour-là et le ciel larmoyait
C’était la mi- printemps mais les arbres étaient noirs
En cette heure matinale vous auriez pu croire
Que la ville, dans un voile ténébreux s’est noyée.
Une fille est morte qui n’a que vingt-deux ans.
Elle aimait bien la vie sans la connaître bien.
Le temps indomptable continue son chemin.
La fille qui est morte n’avait que vingt-deux ans.
Le silence ce jour-là avait l’étrange saveur
D’une sirène de bateau ou d’un glas qui sonne,
D’un appel déchirant qui dans les cieux résonne
Et semble supplier : je veux vivre O Seigneur. !
La douleur et le vent d’un mystérieux accord,
Faisaient courber la tête à cette foule en deuil
Qui pleuraient sous la pluie derrière le lourd cercueil
De celle qui, la veille, heureuse, riait encore.
Quand au fond d’un tombeau le corps s’en alla
Et qu’une dalle de granit l’eut a jamais couvert
Les hommes en procession, vers la ville s’en allèrent,
Coupables d’être encore alors qu’ELLE n’est plus là.
La nature se complait parfois à effacer
Une nymphe naissante qui eut pu l’embellir.
D’une image du bonheur, une fille d’avenir,
Nous qui sommes présents, nous parlons au passé.
Un départ avant l’heure laisse un goût si amer,
Qu’à la face du temps je dirai si j’ose
Que le temps bien souvent brise l’ordre des choses
Et fait que l’enfant soit pleuré par la mère.
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