Réveil
Que le jour semble loin, dans cette aube hivernale
Et ce matin qui n'en finit pas de naître.
Et pourquoi dans nos tête, ce mélange infernale
Qui marie les contraires et trouble tout notre être ?
La laideur dans les rues, ta beauté et ta grâce
La misère et le froid, l'éclat de ta lumière
En images alternées, se cèdent sans cesse la place
Sans que ne se dessine une quelconque frontière.
Marchons dans la ville qui accouche lentement
De cet instant confus, ce moment indécis
Quand la nuit et le jour dans leur accouplement
Dessinent un clair-obscur aux contours imprécis.
Regarde, sous les ponts, les escaliers, les arcades.
Regarde les tous, vieillards usés, infirmes, mendiants
Accrochés au sommeil, désespérés, malades
Et prolonger le rêve dans l'assoupissement.
Les fauves du matin blême s'acharnent sans répit
Sur cette humanité au bord de l'épuisement
Et qui tente de noyer sa peine et son dépit
Dans la torpeur brumeuse de l'engourdissement.
Sens, sens, les odeurs acres et les relents fétides
Exhalés par ce monde en décomposition.
Les ordures, les immondices, dans la brume humide
Enveloppent les dormeurs de leurs émanations.
Bien sûr, les jardins, les parfums et la musique
Exaltent, louent et chantent l'harmonie de ta splendeur.
Mais par-dessus le murmure de ton charme magique
Une foule, déchue, misérable, hurle sa douleur.
Ecoute : une vielle femme tousse le feu de sa poitrine
Et raconte aux cendres, les débris de sa vie.
Entend : un petit chat blessé pleure de famine
Mais nulle mère alentour, ne répond à ses cris.
Il y a les oiseaux, dis-tu. Il y a la douceur
Et les étoiles, et la féerie des rires d'enfants.
Les fleurs s'enivrent et dansent au rythme des couleurs
Dans l'éternelle ronde enchantée des saisons.
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